Les vendeurs font de la résistance sur les prix de l’immobilier ancien

Depuis quelques mois, le nombre de transactions sur le marché de l’immobilier ancien est en repli, en raison de la difficulté d’accès au prêt bancaire et à la remontée des taux d’intérêt. Mais malgré l’augmentation des délais de vente et de la demande en repli, les vendeurs maintiennent les prix à des niveaux élevés.

Des vendeurs réticents à baisser les prix sur un marché tendu

Après des années de baisse, puis de stabilité à des seuils historiques, les taux d’intérêt des crédits immobiliers augmentent de manière continue depuis l’an dernier, les coûts de refinancement des banques auprès de la BCE étant également en hausse.

La situation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. En parallèle, les conditions d’octroi de crédit immobilier se sont considérablement durcies en raison des contraintes imposées par le Haut Conseil de stabilité financière en matière d’endettement.

Important
Privés de financement, ou handicapés par une capacité d’emprunt réduite, de nombreux ménages renoncent à leur projet d’acquisition d’un logement ou le reportent, en attendant une conjoncture plus favorable.

Il en résulte un net allongement des délais de vente. Pour autant, les vendeurs ne semblent pas disposés à revoir leurs ambitions à la baisse.

Certes, les négociations restent possibles.

Mais pour les professionnels du secteur, cela ne suffit, « les vendeurs doivent accepter que la donne a changé et que le marché est plus tendu qu’à la sortie de la crise sanitaire ». Ils enjoignent par ailleurs les agents immobiliers à « expliquer les conditions actuelles du marché à leurs clients et convaincre ces derniers de la nécessité d’ajuster leurs tarifs ».

En attendant, des baisses très modérées sont observées sur le segment du résidentiel dans toute la France. Une récente étude publiée par Les Échos montre des « reculs de 0,2 % entre février et mars et de 0,5 % depuis le début de l’année ».

Des acheteurs jouant l’attentisme dans un contexte de hausse des taux de prêt

Si les vendeurs ont un effort à faire pour fluidifier les transactions, les acquéreurs doivent également se montrer plus réalistes.

Certains experts n’hésitent pas à affirmer que « les porteurs d’un projet d’achat immobilier qui jouent l’attentisme en espérant un effondrement des prix se trompent de stratégie ».

Important
Il faut en effet noter que les taux d’intérêt des prêts poursuivent leur progression, ce qui annule le potentiel gain obtenu sur le prix du bien.

Ils recommandent par conséquent de se lancer sans attendre. Car, en raison du blocage sur le financement, les acheteurs sont moins nombreux, et sont en meilleure position pour négocier.

Les professionnels de l’immobilier ont ainsi une double démarche pédagogique à effectuer. D’une part, ils doivent faire prendre conscience aux vendeurs des possibilités de plus-values qui s’offrent à eux après une longue période d’enchérissement continu des biens. D’autre part, les clients doivent agir rapidement, ou accepter de se tourner vers des opérations moins onéreuses ou plus modestes.

A RETENIR

• L’activité sur le marché de l’immobilier ancien ralentit ces derniers mois en raison de la difficulté d’accès aux prêts bancaires et de la remontée des taux d’intérêt.
• Les délais de vente se sont allongés, mais les baisses des prix des biens restent minimes.
• Les experts conseillent aux acquéreurs de se lancer rapidement, car les taux d’intérêt des prêts continuent de progresser, ce qui annule le potentiel gain obtenu sur le prix d’achat.
• Les professionnels du secteur doivent pousser les vendeurs à ajuster les prix afin de dégripper le marché.

Source La rédaction de Meilleurs Taux - Image de Pixabay