Alors que le taux moyen d'un crédit immobilier a dépassé les 4%, contre 1% en février 2022, nombreux sont les emprunteurs qui aimeraient garder le taux de crédit négocié à l'époque pour changer de bien immobilier aujourd'hui.

Peut-on garder un taux de crédit immobilier négocié à 1% en janvier 2022 pour acheter un nouveau bien, alors que le taux moyen dépasse aujourd'hui les 4% sur 20 ans ? Pas besoin de vous faire languir trop longtemps, la réponse est non. Pour le moment du moins.

Si la transférabilité d'un crédit immobilier avait été évoquée par Marine Le Pen dans son programme présidentiel en avril 2022, il ne s'agit aujourd'hui que d'une chimère. « Les clauses de transférabilité n'existent plus, surtout depuis les taux à 1% », confirme Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.

Un procédé qui coûterait cher à la banque

« Trouver un crédit transférable aujourd'hui, c'est quasiment mission impossible », confirmait Cécile Roquelaure, porte-parole du courtier Empruntis, il y a quelques mois. Jusqu'en 2016, les banques acceptaient de faire des transferts de crédit. Une aubaine pour l'emprunteur qui pouvait alors garder le taux précédemment négocié.

Mais face au coût de l'argent, les banques ont finalement préféré arrêter de proposer ce transfert. « Quand les banques achètent l'argent pour financer votre crédit, elles se basent sur le fait que vous allez le garder environ 8 ans [la durée moyenne de détention d'un crédit, NDLR] donc elles vont fixer le taux en fonction de l'OAT 10 ans. Quand ce taux augmente, comme c'est le cas depuis plusieurs mois, cela signifie que le coût de la ressource va augmenter. Donc elles n'ont pas intérêt de proposer ce transfert de prêt, qui leur coûte trop cher », détaille Cécile Roquelaure. Une analyse partagée par Maël Bernier, qui juge que les banques n'ont aucun intérêt à garder un stock de prêts à taux très bas.

Les transferts de prêt d'un bien à l'autre ont-ils alors disparu à jamais ? « Aujourd'hui, comme l'OAT 10 ans est stable, que les taux sont à 4% et qu'on ne devrait pas monter beaucoup plus, on pourrait les voir revenir, estime Maël Benier. Néanmoins, aujourd'hui, le procédé n'est pas vraiment utile pour l'emprunteur. »

Source Moneyvox par Romain Designolle - Image Pixabay